Les Alpes-Maritimes voisines ont été épargnées par les pires excès engendrés par les manifestants contre le projet de réforme des retraites en France, mais les tactiques de guérilla de l'ancien syndicat communiste CGT ont néanmoins causé quelques perturbations.

Lundi, les grévistes ont réussi à fermer l'aéroport de Cannes-Mandelieu, privilégié par les jets privés, et les vols ont été détournés vers Nice.

Mardi, les guerriers de la classe ont déplacé leur colère vers la zone administrative Cadam de Nice, qui comprend les bureaux du préfet local, où la fourniture d'électricité a été coupée. Quatre-vingts petites camionnettes bleues d'EDF sont arrivées à la préfecture et ont coupé le courant dans les écoles et les entreprises, ainsi que dans le centre névralgique du gouvernement central, affirmant, ironiquement, qu'elles suivaient la "sobriété énergétique" prônée par l'État,

Toujours mardi, la CGT a menacé de fermer le MIPIM, le grand rendez-vous international de l'immobilier à Cannes, "parce que le département est en train de devenir une réserve naturelle pour riches migrants".

"Ils veulent pousser les travailleurs à travailler pour des salaires de misère jusqu'à 64 ans. Et pendant ce temps, les riches professionnels de l'immobilier de ce monde se réjouiront à Cannes avec des petits fours et du champagne", ont déclaré les syndicalistes révoltés. Le préfet a interdit les manifestations aux abords de la salle de conférence.

Jusqu'à présent, Monaco n'a ressenti que peu ou pas d'impact du conflit industriel qui se déroule à ses portes. Malgré l'annulation de 60 % des trains locaux, le service s'est déroulé normalement mercredi et, à Beausoleil, les ordures sont toujours ramassées quotidiennement. À l'horizon, le nuage le plus sombre est la probabilité d'une pénurie de carburant, les grévistes ciblant plusieurs grandes raffineries de pétrole à travers la France.

Pendant ce temps, à Paris, la maire socialiste a refusé de mobiliser des travailleurs d'urgence pour enlever les quelque 8 000 tonnes de déchets non ramassés dans les rues de la ville, déclarant qu'elle soutenait le droit de grève des éboueurs. Les rats apolitiques se régalent.

PHOTO DE DOSSIER : La tour de refroidissement de la centrale électrique de Bouchain, une centrale au gaz de 585 mégawatts (MW), est vue au coucher du soleil à Bouchain, dans le nord de la France, le 12 décembre 2022. REUTERS/Pascal Rossignol